Bruno GIRAUDON L’ostéopathie

L’ostéopathie

Définition

L’ostéopathie est une méthode thérapeutique d’origine nord-américaine avec ses propres codes spécifiques de diagnostic et de traitement. Elle peut se pratiquer avec de très nombreuses techniques parfois fort différentes les unes des autres. Elle est théorisée avec quelques principes fondamentaux. Toutes les techniques utilisées ont comme point commun d’être uniquement manuelles et ont pour but de restaurer ou conserver la mobilité de toutes les structures de l’organisme.

Nourrir la santé avec l'ostéopathie

Le texte qui suit, est paru dans les « Pages Santé Bien Être » d’avril 2015.

Je souhaite, par cet article, partager avec vous une prise de conscience qui a bouleversé la perception de mon métier.

Ostéopathie test postural iliaque

Je pratique l’ostéopathie depuis plus de trente ans et j’ai exploré de nombreuses manières ou techniques de la pratiquer, aussi bien des techniques structurelles (mobilisation articulaire forcée) que fonctionnelles (mobilisation articulaire non forcée), myotensives (mobilisation articulaire par l’intermédiaire de contractions musculaires), fluidiques (utilisation du MRP*) ou énergétiques (comme la méthode Poyet). Parallèlement, j’ai élargi mon horizon thérapeutique avec entre autres la médecine holoénergétique, la biosynergie médicale, l’acupuncture, la thérapie transpersonnelle, la kinésiologie, la guérison reconnective et la métapsychologie.

Un changement majeur dans ma manière d’aborder mes soins s’est opéré lorsque j’ai pris conscience de la similarité qui pouvait exister entre la pratique de l’ostéopathie et celle de la métapsychologie. En effet, cette dernière est basée sur une approche « centrée sur la personne » c’est à dire sur la réalité et la perception du propre univers (dans toutes ses composantes physiques, relationnelles, émotionnelles, spirituelles, …) du patient. Dès lors, pourquoi ne pas faire de même au niveau du corps ?

Un des principes de base de la métapsychologie est que chaque individu possède en lui toutes les ressources pour mieux se comprendre, changer les perceptions qu’il a de lui-même et donc modifier ses attitudes fondamentales ainsi que son comportement. Je conçois cette possibilité comme de l’auto-guérison psychique, versant mental de l’auto-guérison physique. Le même principe existe en ostéopathie où le corps possède toutes les ressources nécessaires pour se rééquilibrer et se guérir … dans les limites de sa physiologie.

Ce qui revient à dire qu’il existe une homéostasie (c’est à dire une faculté des êtres vivants à maintenir ou à rétablir, par des mécanismes d’autorégulation, certaines constantes physiologiques quelles que soient les conditions extérieures) et un potentiel de guérison aussi bien physiques que mentaux ou psychiques.

 En métapsychologie, le thérapeute concentre son attention sur le patient ainsi que sur son vécu et non sur le problème motif de la consultation; il oriente en permanence le patient sur ses ressentis, perceptions, systèmes de croyance, émotions, images mentales… qui sont en lien avec l’objet étudié. La verbalisation permet au patient une intégration consciente de sa perception de sa problématique, de sa propre part dans la construction de cette dernière et des moyens dont il dispose, pouvant être mobilisés et utilisés par lui-même pour la résoudre.

En ostéopathie, je pensais travailler de même car je pratiquais de manière holistique (c’est à dire en considérant le corps comme une unité) avec chaque personne en fonction de son vécu. Je recherchais les causes ayant pu faciliter la survenue de la problématique (comme des problèmes posturaux ou de l’occlusion ou bien des perturbations viscérales..) en quête de lésion primaire ou primordiale (c’est le Graal en ostéopathie, la lésion qui est à l’origine de toutes les autres) ; j’essayais ainsi de ré-harmoniser les déséquilibres pour que la personne retrouve son axe physiologique et son adaptabilité maximum pour vivre sa vie sans tracas.

Et puis un jour, une évidence s’est imposée à moi : en ostéopathie, toute mon attention était fixée sur le symptôme et ses origines et non pas sur ce que pouvait me dire le corps du patient par rapport à son vécu et sa gestion du même symptôme comme je le pratiquais déjà au niveau psychique. Ce fut une révélation pour moi ! Et un changement de vision à 180 degré dans mon travail !

Pratiquement, au niveau de mes consultations, les gens ne voient pas beaucoup de changements, je travaille avec des techniques fluidiques et énergétiques depuis bien longtemps et je continue à utiliser un toucher léger ! Mais la manière d’aborder mes patients est totalement différente … dans mon for intérieur. En effet, quand je pose mes mains sur leur corps, je ne recherche plus ce qui me semble « anormal » par rapport à une physiologie « normale » telle qu’elle est enseignée et recherchée par la majorité du personnel soignant. J’ai vidé mon esprit de toutes ces données et je ressens comment vit la structure corporelle sous mes mains avec toutes les contraintes qu’elle subit, c’est à dire comment la Vie s’exprime en cet instant dans ce corps-ci de cette personne-là. Si le MRP est ample et serein, tout va bien; par contre, si ce n’est pas le cas, il y a un problème: le corps traduit sa souffrance par une restriction du MRP. Mais contrairement à ce que je faisais avant, je ne vais pas essayer d’y apporter une solution aussi douce ou légère soit-elle, je vais attendre (plus ou moins longtemps) pour percevoir comment les tissus peuvent réguler eux-mêmes les perturbations … et ils le font quasiment sans mon aide (je ne leur fournis qu’un point d’appui transitoire leur permettant de s’autoréguler), comme ils ont envie de le faire, à leur vitesse en fonction de leur propre potentiel de guérison.

Mon ressenti est complètement différent car je perçois des mouvements et des tensions tissulaires (que je ne percevais pas avant) parce que je me contente d’observer au lieu de traiter. Puis vient le moment où tout se libère dans les tissus et je sais que pour cette séance, le but est atteint : la santé a commencé à triompher de la perturbation, du symptôme ou de la maladie ; le processus de la guérison s’est enclenché. Il va continuer après la séance jusqu’à la guérison complète si tout se passe bien. Sinon un ou plusieurs rappels seront nécessaires pour l’aider à aller à son terme malgré les résistances qui peuvent l’entraver.

J’ai dit précédemment que les patients ne voient pas de grands changements au niveau pratiques et techniques pendant leur séance ; par contre, pendant et après la séance, leur ressenti, lui, est différent. Le seul fait d’observer, d’encourager et nourrir la santé plutôt que de combattre et essayer de supprimer le symptôme est en lui-même un acte thérapeutique des plus positifs, il permet au potentiel de guérison d’exprimer toute sa vitalité temporairement limitée par les aléas de l’existence.

*MRP : Mouvement Respiratoire Primaire, mouvement involontaire rythmique tissulaire

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